Premier sujet : "Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste ?"
"Le sujet invite à s'interroger sur la différence entre le juste et le légal : pour Aristote, la vie juste se confond avec la vie dans la cité juste. Mais lorsqu'on passe de la cité à l'État, il en va autrement. La loi permet, dans certaines limites, d'avoir une vie injuste, et le sens de la justice (l'équité) dépasse le simple respect de la loi. Jusqu'où l'État doit-il se soucier de la vie bonne ? Y a-t-il des problèmes que l'État ne peut pas résoudre, et que le citoyen ou la société civile doit assumer ?"
Deuxième sujet : "Une explication de texte d'un extrait de l'Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique de Cournot"
"Ici, il fallait s'interroger sur les conditions de la scientificité des sciences humaines (la psychologie en particulier) et de la philosophie : comment peut-on prétendre au savoir sûr sans observations répétables et partageables ? Les élèves pouvaient faire appel à leurs connaissances en philosophie des sciences (conditions de l'expérience scientifique, différence entre connaissance et opinion), et discuter la thèse de Cournot grâce aux auteurs ayant fondé la certitude de la connaissance philosophique sur la conscience (Descartes, Husserl)"
Troisième sujet : "La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne ?"
"La liberté est-elle simplement l'indépendance individuelle, ou est-elle toujours en même temps politique et collective ? Derrière cette question classique, c'est la relation de la liberté à la règle qui est posée : suivre une règle, quelle qu'elle soit (éthique, juridique, religieuse), est-ce une privation de liberté, ou est-ce la condition de la liberté effective ? Peut-on dépasser cette opposition en pensant, comme Rousseau ou Kant, que la liberté est d'abord une autonomie (le fait de se prescrire à soi-même une loi) ?"
Quatrième sujet : "Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens ?"
"Comme dans le sujet de la filière générale sur État et justice, l'un des enjeux est la distinction entre le légal et le juste. Mais s'y ajoute la question de la violence : y a-t-il une violence légitime qui n'est pas la violence légitime dont l'État a le monopole ? Par ailleurs, il faut s'interroger sur le flou de l'expression "mes droits". Parle-t-on des droits humains fondamentaux ? Ou de droits dont les limites sont plus floues et discutables ?" - Maud Pouradier
Cinquième sujet : "Une explication de texte d'un extrait de l'Encyclopédie de Diderot"
"La diversité des opinions (en matière d'éthique entre autres) et des témoignages (par exemple à propos d'un même événement historique) doit-elle conduire au scepticisme ? On connaît le sophisme des négationnistes : la diversité des témoignages, et les erreurs de certains témoins, prouverait qu'un événement aussi énorme que la Shoah n'a pas eu lieu. Aberration odieuse ! Le jugement et le témoignage sont faillibles. Mais paradoxalement, le grand nombre des sources d'erreurs rend miraculeux l'accord, sur certains sujets, entre différents témoins, et prouve la vérité de certains événements. En un sens, ce texte de Diderot répond au texte de Cournot donné aux élèves de la filière générale."