Le 29/05/2024 à 18:00

Albertville Le projet du château rouge a-t-il du plomb dans l’aile ?

Sa silhouette joliment coiffée toise nonchalamment la cité médiévale de Conflans. Assiégé par des années d’abandon, le Château Rouge n’est pourtant plus qu’une carcasse fatiguée. Un édifice fragilisé à réhabiliter d’urgence pour qu’il ne se transforme pas définitivement en ruines. En 2022, Didier Richon avait prétendu à son rachat, lui promettant une belle rénovation, un restaurant, une cave à vins, quatre appartements et un parking. C’est au sujet de ce dernier que les débats se sont enflammés. Soucieux de préserver leur environnement intact, les riverains de la future réhabilitation ont attaqué le permis de construire, vouant le projet à un arrêt forcé. Un arrêt définitif ?

Peu après l’entrée de la porte tarine puis le long de la rue Abbé Hudry, des banderoles vindicatives crient non « à la circulation dans cette rue », « non au projet de parking » ou « gardons cette rue piétonne ». Un moyen d’expression relayé par les médias et désormais prolongé au tribunal administratif où deux recours ont été déposés. Pour l’un des auteurs de ces recours, « tout a été dit, c’est devant la justice que ça va se déterminer ». Et Didier Richon, n’en disconvient pas : faute d’avoir trouvé un terrain d’entente, voici son projet engoncé dans « au moins deux ans de procédure ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette levée de bouclier le contrarie fortement : « la volonté est de nuire à ce projet dans sa totalité. Je vais devoir consommer de l’énergie, du temps et de l’argent pour défendre un projet d’intérêt collectif au profit d’une vision individuelle et égoïste »

« Au moins deux ans de procédure »

A propos du parking de 22 places qui a provoqué l’ire de ses contradicteurs, il précise « Oui, je comprends que ça les dérange. Mais cet aspect du dossier a été mûrement réfléchi, il a généré une solution viable, qui suscite peu de nuisances et permet de ne pas empiéter sur le stationnement déjà saturé qui alimente Conflans. J’ai entendu les uns, écouté les autres et ai été au-delà de ce que préconisent les réglementations. L’accès au parking sera cadré et l’équipement lui-même bénéficiera de murs anti-bruit et de haies paysagères ».

Le maire reste optimiste

Forcément, ces recours l’invitent à la réflexion. De là à abandonner le projet ? C’est peu probable, Didier affirme avoir engagé déjà trop d’effort pour renoncer aussi facilement.

Et dans ce dossier, il peut compter sur le soutien de la mairie qui le voit « comme une chance exceptionnelle de remettre en valeur un bâtiment n’ayant  pas été entretenu depuis les années 70, avec un vrai projet économique à la clé ». Le maire, Frédéric Burnier-Framboret ajoute au demeurant, un brin fataliste : « Dans tout dossier il y a des gens qui sont contre. Là, les riverains ont été reçus à plusieurs reprises par le promoteur et la commune afin que leur soit expliqué le projet et que l’on puisse comprendre leurs attentes » Il  estime que des améliorations ont été apportées au-delà de ce qui pouvait être exigé et reste très optimiste : « Des recours ont été déposés, mais d’expérience, c’est rare que la commune soit déboutée dans des dossiers de permis accordés ». A propos des travaux d’aménagement rue Abbé Hudry, il commente : « Oui, il y aura des coûts qui incomberont à la mairie, mais la vente du château permettra largement de les financer ». Affaire à suivre…

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