Spécialiste et conférencier sur l’intelligence artificielle, Emmanuel Derrien a animé une conférence intitulée « L’IA, une révolution dans la révolution ». Il y explique que la France accuse un certain retard dans l’usage et la compréhension de l’IA en entreprise, notamment du côté des collaborateurs et des managers, là où d’autres pays ont déjà franchi le cap de l’automatisation et des usages avancés.

Sur le plan technique, il souligne cependant que la France se positionne parmi les pays les plus avancés d’Europe grâce à des modèles performants comme Mistral et à une prise de conscience autour des data centers.

Concernant la consommation énergétique, Emmanuel Derrien rappelle qu’« il n’y a pas d’IA écologique », même si certaines sont plus frugales que d’autres. Il évoque les efforts de Mistral, moins énergivore que certains modèles américains, et les bénéfices d’un hébergement sur des serveurs européens pour limiter la consommation.

Sur la question des données personnelles, il précise que la sécurité dépend du modèle utilisé : certaines IA, notamment open source et hébergées en interne, permettent un cloisonnement total et une meilleure protection. Il évoque également l’arrivée des connecteurs, qui permettent à une IA d’accéder à des données sans les déplacer, ouvrant des perspectives majeures pour les usages en entreprise.

Enfin, il aborde l’émergence des IA agentiques, capables d’orchestrer elles-mêmes des actions complexes et de remplacer certains process humains. Si leur déploiement suscite des interrogations sur l’avenir des métiers dits « cols blancs », Emmanuel Derrien y voit aussi une opportunité de recentrer l’humain sur des tâches à plus forte valeur relationnelle.