Le 30/12/2025 à 10:33

Savoie Le Dry January : comment reconnaître l’addiction et s’en défaire, notre expert répond à nos questions

Top départ du « Dry January » le premier janvier. Le but : arrêter de consommer de l’alcool pendant un mois. Ce défi peut se révéler compliqué chez certaines personnes et les mettre en face d’une probable addiction à l’alcool. En France, 25 % des adultes dépassent les repères de recommandations. L’alcool est associé à plus de 200 maladies et 49 000 décès par an, soit la deuxième cause de mortalité prématurée du pays. Il est important de reconnaître les signes d’une addiction et de savoir comment réagir. Pascal Perney, addictologue, répond à nos questions.

Quels sont les signes indicateurs d’une addiction ?

Il y en a plusieurs, d’abord le besoin de consommer toujours plus, jusqu’à en avoir parfois des envies violentes. L’absence de contrôle sur sa consommation et le fait que celle-ci provoque des conséquences négatives sur nos activités professionnelles, sentimentales et de loisirs. On se rend compte que l’on est addict aussi par le fait de reconnaître que cette action nous fait du mal mais que l’on ne peut pas changer notre comportement. Comme le fumeur qui sait que le tabac affecte sa santé mais ne peut s’arrêter d’en consommer.

Pourquoi on ne peut pas s’en passer ?

Au niveau cérébral, les réseaux neurologiques dysfonctionnent. La voie du désir et de la récompense prend le pas sur le contrôle. On a un grand besoin de ressentir du plaisir et rien ne peut nous arrêter.

Y a-t-il des déclencheurs communs à l’arrêt de l’addiction ?

Le plus souvent, ce sont les proches qui font pression. La personne addicte se rend aussi compte que les effets secondaires qu’elle ressent sont trop intenses, ce qui la pousse à changer. La prise de produits s’accompagne souvent d’effets délétères sur la forme physique ou morale, tels que des atteintes de l’humeur, une note dépressive, de l’anxiété ou encore des troubles cognitifs. Ces effets peuvent avoir un impact considérable sur la vie professionnelle, car on est moins performant, ou alors sur la vie sentimentale.

Quelles sont les choses à faire et à ne pas faire pour accompagner une personne addicte ?

Il ne faut pas se trouver dans les extrêmes. Par exemple, être dans le déni, se dire que la personne n’a rien ou, au contraire, être suractif en essayant de trop en parler. Par ailleurs, il ne faut jamais avoir cette discussion lorsque la personne se trouve sous l’emprise de substances. Ce que l’on peut faire, c’est ne pas être violent avec la personne, exprimer ses craintes et la pousser à avoir un premier avis professionnel. Essayez de convaincre la personne d’aller vers le soin.

Un message à faire passer aux gens qui aimeraient arrêter ?

Qu’ils n’ont rien à perdre et qu’ils ne fassent pas ça tout seuls dans leur coin. Il faut qu’ils voient un soignant en addictologie pour avoir au moins quelques conseils. Ça va leur apprendre des choses, et les médecins ont une écoute bienveillante. Il ne va rien se passer. Les soignants en addictologie sont raisonnables, ils n’attendent pas des patients des choses impossibles. L’objectif des soignants, c’est la qualité de vie des malades.

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